Quel est votre parcours, et pourquoi avez-vous eu l’idée de créer In Extremis ?
J’ai eu la chance de grandir à la campagne et d’être sensibilisée dès mon plus jeune âge à l’alimentation locale et de saison. J’avais conscience du gaspillage alimentaire, mais uniquement celui que l’on retrouve en supermarché, à la cantine, au restaurant, etc. C’est durant mes études en école d’ingénieur agro-alimentaire que je me suis rendue compte du gaspillage aux étapes de production et de transformation, directement dans les champs ou au sein d’entreprises alimentaires. C’est la face cachée de l’iceberg du gaspillage alimentaire, mais c’est là que la majorité du gaspillage se produit (53% du gaspillage alimentaire global : 32% pour la production et 21% pour la transformation).
Suite à ce constat, j’ai décidé de mettre à profit ma formation d’ingénieur agro-alimentaire et de participer à mon échelle à la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Aujourd’hui beaucoup d’invendus, surproductions et coproduits sont valorisés en alimentation animale ou en énergie (méthanisation, compostage). Pourtant, ces matières étaient au départ destinées à devenir des produits consommés par l’homme (et en respectaient toutes les normes en terme de qualité et d’hygiène). C’est comme cela qu’a germé l’idée d’In Extremis. Aujourd’hui, In Extremis est une entreprise engagée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire dont l’activité se répartie en 2 parties. D’un côté, le développement et la commercialisation de produits gourmands, équilibrés et engagés composés d’aliments sur-cyclés. De l’autre, des interventions et ateliers de sensibilisation à l’alimentation anti-gaspi, durable et responsable auprès d’entreprises, écoles et collectivités.
Quelle est votre actualité et quels sont vos projets ?
Je me suis d’abord concentrée sur le premier axe de l’entreprise : le développement de produits anti-gaspi. Après plus d’un an et demi de recherche et développement, j’ai lancé en septembre 2020 la première gamme de biscuits anti-gaspi via une campagne de financement participatif. Une gamme de 3 recettes de biscuits (soupçon de miel, pépites de chocolat noir, éclats de noix) composés de pain invendu et de son de blé.
Alors qu’il est l’un des produits les plus appréciés des français, 14% du pain produit est gaspillé en France (source : ADEME). Pourtant riche en fibres et intéressant nutritionnellement, seul 1% du son de blé, enveloppe du grain de blé retiré lors de la fabrication de la farine, est utilisé en alimentation humaine. Enfin, les cerneaux de noix présentant des défauts d’apparence mais aucun défaut gustatif, sont déclassés et considérés comme « invalides ». Ce sont les ingrédients phares de notre première gamme de biscuits anti-gaspi alliant gourmandise et équilibre.
En proposant des produits anti-gaspi nous avons un double effet sur le gaspillage : réduction concrète de celui-ci et prise de conscience individuelle quant aux possibilités à cuisiner et se régaler avec des aliments et ingrédients souvent jetés. Nous avons pu pré-vendre plus de 1 200 sachets de biscuits auprès de près de 600 contributeurs lors de notre lancement. Depuis janvier, nos biscuits sont disponibles sur notre boutique en ligne et auprès d’épiceries partenaires. Nos projets à ce sujet sont l’obtention de la certification bio (il n’existe pas de filière de revalorisation de pain qui soit certifiée bio en France aujourd’hui) et l’amélioration de nos emballages pour être au maximum alignés avec nos valeurs. Nous souhaitons désormais nous développer en proposant une offre aux entreprises. S’adresser aux entreprises a pour nous un double impact : à la fois un impact individuel sur les salariés, mais aussi un impact sur l’entreprise et ses engagements écologiques et environnementaux. Nous proposons donc nos biscuits aux professionnels pour des évènements particuliers comme des petit-déjeuners d’entreprise, des séminaires d’entreprises, mais aussi une mise à disposition auprès des employés et collaborateurs à la cafétéria ou salle de repos. Pour aller plus loin dans notre démarche et sensibiliser chaque acteur à cette problématique de gaspillage, nous animons des ateliers.
Pouvez-vous nous présenter vos offres d’ateliers dédiées aux entreprises ?
A travers nos ateliers dédiés aux entreprises, nous proposons des solutions concrètes aux salariés et collaborateurs. Des gestes et habitudes qu’ils pourront adopter au quotidien pour participer à leur tour à la réduction du gaspillage alimentaire. Nous apportons notre expertise en termes de lutte contre le gaspillage à travers des ateliers théoriques et/ou pratiques et de manière personnalisable selon les attentes et besoins des entreprises et de leurs salariés, du plus novice au plus informé. Déchet, perte, gaspillage, de quoi parle-t-on ?, Comment bien stocker les aliments pour optimiser leur conservation ?, Quelle différence entre DDM et DLC et faut-il vraiment s’y fier ?, sont des sujets que nous abordons lors de ces ateliers. Enfin pour se familiariser avec le fait de cuisiner des aliments que l’on aurait souvent tendance à jeter, nous proposons aux salariés de mettre la main à la pâte lors d’ateliers de cuisine anti-gaspi.
Pour en savoir plus ou pour commander des biscuits In Extremis : https://inextremis-antigaspi.fr/